Jeudi 17 juin a eu lieu le procès des six recours déposés par Alsace Nature contre le GCO bien avant le début des travaux. En 2018, peu après l’expulsion de la ZAD du Moulin, la justice avait reconnu un doute sérieux sur la légalité de ce projet autoroutier de 24 km. Cependant, elle n’avait, “à titre exceptionnel” pas suspendu les travaux. La raison en était les « troubles à l’ordre public » (vous voyez pas le rapport? nous non plus). Ce jeu de dupes était bien destiné à reporter le procès à un moment où il ne serait plus possible de revenir en arrière, les travaux étant trop avancés!
Comme prévu, c’est aujourd’hui ce qu’il se passe. Le tribunal administratif de Strasbourg a décrété que le chantier étant trop avancé, il n’allait pas le stopper par « principe de réalité ». La juge a cru nécessaire de préciser qu’elle aurait demandé l’arrêt du chantier si ce procès avait eu lieu en 2018, comme pour bien enfoncer le couteau dans la plaie! Ce devant quoi les citoyennistes de la lutte semblent s’offusquer « mais ça on le savait !! », croyant sans doute toujours en une justice soi-disant démocratique…
Est-il encore nécessaire de le préciser? La justice dans un système capitaliste, raciste, classiste, sexiste, patriarcal, néocolonial est là pour protéger les intérêts d’individus et entreprises profitant de ce système. Cela nous avait particulièrement crevé les yeux lors du procès d’un camarade ayant pris 5 mois de sursis et une grosse amende pour un jet de terre dans un réservoir de carburant tandis que plus tôt dans la salle d’audience, un hommes ayant battu sa femme prenait une faible amende payable à convenance!
Oui il y a deux poids deux mesures dans cette justice. Les meurtres commis par des policiers sur des jeunes racisés ne sont quasiment jamais punis alors que ces personnes sont statistiquement plus souvent inquiétées par la justice. Les féminicides sont souvent minimisés et romantisés par des juges qui sont la plupart du temps des hommes cis blancs bourgeois! De même, les militant.e.s écolos subissent une forte répression comme c’est le cas à Bure avec le procès des malfaiteurs et comme ce fut aussi le cas de la ZAD du Moulin avec de nombreux procès. On se souvient bien sûr des 13 camarades accusés de vol puis recel suite à une action de réoccupation du chantier du GCO. Chantier aujourd’hui considéré hors de la légalité par cette même justice!
On voit bien que lorsqu’il s’agit de procès concernant une multinationale, d’un coup, c’est la mascarade juridique, avec pas grand chose à en attendre! Ah si, apparemment vinci et la sanef auront un peu plus de mesures compensatoires à mettre en place. Cela dit, on sait très bien que les mesures compensatoires c’est de la foutaise. Ecouter à ce sujet cette émission de radio amie! https://manif-est.info/ManifESTement-2-Kuhn-1703.html
Les luttes contre les projets d’aménagement aberrants reposent sur 3 piliers: les recours juridiques, la médiatisation et l’occupation. On ne peut pas compter uniquement sur les recours en justice et c’est pourquoi il faut mener la lutte sur ces 3 fronts et ne rien lâcher!!
Sur ce, rien de bien surprenant dans le procès du GCO. Cela dit, continuons d’apprendre et de tirer certaines leçons pour les luttes à venir, car elles ne manquent pas!
Pas de justice, pas de paix
vinci et sanef geh heim
ACAB
very good thank you