Contre la violence de l’Etat, pour le soutien aux camarades, Arcos Dégage !

blocage
ZAD GCO… Et soudain, la violence d’Etat au service d’une multinationale débarque dans une lutte où la radicalité n’est pas du côté de ceux à qui certains aimeraient leur coller l’étiquette.

Contre la violence de l’Etat,
pour le soutien aux camarades, Arcos Dégage !

Retour sur le déroulé de la journée du mercredi 7 mars 2018 où il y a eu un nouveau blocage sur la zad, des violences policières et deux arrestations, dans une journée un peu folle le matin, de l’attente jusqu’au soir, de la solidarité et surtout : des opposants anti-GCO qui restent vent debout contre le projet de contournement Ouest de Strasbourg (GCO), Vinci et son monde.

Mercredi matin, peu après 8h, des gendarmes ont été repérés à proximité du verger, non loin de la zone d’occupation du Moulin à Kolbsheim. Vers 8h40, un camion de sondage géotechnique, de la société Geosoltis, rien à voir avec de l’archéologie, comme nous le pensions au départ, est arrivé à l’entrée du chemin qui mène au verger, en face de l’entrée de la zad.
Malgré une protection des gendarmes, un groupe de zadistes et habitant.e.s du secteur ont réussi à bloquer l’engin. Pour éviter un passage en force, deux camarades se sont enchaînés sous la machine. Peu après 9h, des renforts de gendarmerie du PSIG de Strasbourg ont grossi les rangs des forces de l’ordre. Une unité spécialisée encore jamais vue lors de nos confrontations récentes. Nous, toujours dans une attitude pacifique, mais déterminée. Devant notre refus de laisser le camion poursuivre son travail, dans un moment de tension comme nous n’en avions encore jamais connu, l’usage disproportionné de la force a été utilisé contre les manifestants pour les repousser. C’est dans cette grande confusion, que nos deux camarades enchaînés sous la machine, ont été arrêtés.

 

zad gcoBlocage du camion – chantier à l’arrêt !

 

 

zad gcoDésobéissance – Vinci, tu n’es pas chez toi !

 

Pour des raisons que nous ne connaissons pas, le camion et les ouvriers de l’entreprise Geosoltis, a quitté la zone. Selon un cadre d’Arcos, dans l’édition des DNA du 8 mars, « les quelques minutes d’activité de la foreuse auraient été suffisantes. « Les résultats obtenus conviennent », assure le responsable de la communication de Vinci. » – Dans l’art de raconter des conneries, ils sont forts chez Vinci. Le camion était à l’entrée du chemin, bloqué par notre intervention. L’entreprise n’a pas fait grand-chose. Par contre, elle a mis en danger nos camarades enchaînés en ne mettant pas la machine à l’arrêt. Côté travaux préparatoires, c’était la première fois que ce type de matériel était engagé dans ce secteur. Au regard de ce qu’ils ont à faire, notamment au niveau de la D93 sur la zone, le responsable de la communication de Vinci peut minimiser l’affaire devant la presse, en revanche, nous nous savons qu’ils n’ont pas pu faire ce qu’ils auraient voulu faire… « tu ne nous l’as fait pas à nous, Jean-Luc ! »

Solidarité immédiate avec les camarades interpellés…

Après le départ du camion et des gendarmes. Une vigie s’est mise en place par sécurité puis, des copains-copines, ainsi que des miltant.e.s anti-GCO et vilageois.e.s se sont dirigés à la gendarmerie de Geispolsheim pour aller soutenir nos deux camarades mis en garde à vue. Peu après 11 h, ils ont été transférés dans une autre brigade, celle de Strasbourg. Un rassemblement s’est donc ensuite organisé devant la maison du préfet à Strasbourg, place du petit Broglie (à côté de l’opéra) pour maintenir la pression. Une délégation du collectif d’opposants a tenté d’avoir une entrevue avec le préfet. Il ne semblait pas être présent et la demande n’a pas été acceptée. Un groupe de manifestants est resté en place jusqu’à 15h, avant de lever le camp.

 

mobilisationDes anti-GCO devant la maison du préfet à Strasbourg

 

 

arcos dégageBanderole sur la place de la République, à proximité de la préfecture

 

A 17h, comme tous les mercredis depuis le 24 janvier, un nouveau rassemblement devant la préfecture à Strasbourg a eu lieu. La suite logique de la journée. Distribution de quelques tracts et des discussions sur l’actu récente, notamment celle du jour, ont animé la réunion… sous l’oeil bienveillant d’une voiture de police et d’un agent de la DCRI… « Comme d’hab, d’ailleurs ! 🙂 ». En début de rassemblement, l’information sur la libération, courant de la soirée, de nos deux camarades arrêtés le matin, est venue réjouir toutes les personnes présentes et ou celles venant aux nouvelles. En fin d’action, un copain est parti les attendre devant la gendarmerie de Strasbourg, rejoint ensuite par d’autres.

La journée s’est finie, pour certains, à Duppigheim où le groupe de pilotage du collectif d’opposants GCO NON MERCI tenait une assemblée. Fatigués, nos camarades libérés ont été accueillis par des applaudissements et embrassade. La suite pour eux, malheureusement (même si ce n’était pas une surprise), se déroulera le 14 mai prochain où ils seront convoqués devant le tribunal correctionnel de Strasbourg pour entrave à l’exécution de travaux publics ou d’utilité publique. Nous serons à leurs côtés.

La lutte continue,
ARCOS dégage !

8 Replies to “Contre la violence de l’Etat, pour le soutien aux camarades, Arcos Dégage !”

  1. Ce même jour, le 7 mars 2018, si la préfecture n’a pas daigné recevoir une petite délégation en urgence, nous avons tout de même interpellé la directrice du cabinet du préfet qui sortait de l’hôtel du préfet.
    Elle affirme être dans son rôle en agissant pour préserver l’ordre public.
    Nous lui avons simplement indiqué que la préfecture pourrait etre en train de se faire ouvertement floué par Vinci-Arcos qui se sert de décret existant pour intervenir sur des terrains privés non concernés en avançant sur la construction du GCO.
    Ainsi relaté, la préfecture ne peut ignorer ces faits. Elle se rendrait complice de trouble à l’ordre public si la stratégie de Vinci-Arcos venait à perdurer dans ces conditions.
    Les violences policières à l’encontre des citoyens sont aussi dénoncés tout comme l’anonymat de certains gendarmes (aucun matricule sur les gendarmes ayant effectué des violences)
    Toutes nos constatations ont étés longuement expliquées aux deux membres des renseignements territoriaux ayant accepté de nous rencontrer sur la place.
    La préfecture devrait être plus vigilante sur ce dossier si effectivement elle envoie les forces de l’ordre pour maintenir l’ordre public.
    La, il semble qu’elle se trompe d’adversaire…

  2. Ces faits ont-t-ils été évoqués par le j.t. de 19h00 de la 3 ? Je n’ai rien vu.
    Comme je l’ai déjà écrit, si notre cause n’est pas évoquée régulièrement par le j.t. de 20h00 de TF1 et de la 2, nous ne serons pas écoutés par les autorités comme cela est le cas pour NDDL et Bure.

    1. Je suis désolé de vous contredire, il y a bien eu un reportage aux infos régionales de 19h,sur France 3 Alsace… Environ 3 minutes…
      On a bien vu les deux enchaînés sous le camion.
      Le problème est que nous sommes en Alsace et que les médias parisiens ne voient que rarement au delà des Vosges.  » GCO non »a un piètre retentissement à Paris…

      1. Merci pour l’information qui aura échappé à notre équipe. En revanche, aucun reportage et ou article sur le site de France 3 Grand Est.
      2. Peut on s’étonner que les médias parisiens voient rarement au delà des Vosges ?
        Que le « GCO non » ait piètre retentissement à Paris ?
        Au regard du tintamarre orchestré lors de l’annonce de la composante du GE crée, est il logique de se plaindre de pareilles absences ?

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