GCO et CCI Alsace Eurométropole : intérêts personnels du président et vice-président

Le président de la CCI 67, Jean-Luc Heimburger (à droite), avait convié Marc Bouron, président de la société Arcos, le concessionnaire, à présenter le futur Contournement ouest de Strasbourg. Photo L’Alsace/Dominique Gutekunst
Ceux qui pratiquent Vinci sur le terrain, savent ô combien la multinationale ne recule devant aucun sacrifice financier pour obtenir ce qu’elle veut. Pour preuve, le très bon article de Reporterre « Les dix casseroles de Vinci, bétonneur de Notre-Dame-des-Landes » paru en janvier 2016. Dans le cadre du GCO, l’influence de lobbyistes alsaciens a prévu une part du gâteau… Une casserole de plus pour le compte de sociétés dont leurs dirigeants se trouvent comme par hasard à la tête de la CCI Alsace Eurométrople.

GCO et CCI Alsace Eurométropole :
intérêts personnels du président et vice-précident

Deux fervents pro GCO, Jean-Luc Heimburger et Georges Lingenheld, respectivement président et vice-président de la CCI Alsace Eurométropole, sont également patron de société dont le projet de contournement ouest de Strasbourg promet une part de gâteau estimé à 150 millions d’euros. Illusion de collusion, conflits d’intérêts et anguille sous roche ? Le collectif GCO non merci met les pieds dans le plat.

source gcononmerci.org

Le projet GCO tombé sans les oubliettes en 2012, a été « relancé grâce à l’action de la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin ». (1) Pour elle, « le GCO est la bonne solution, pour éviter que nos entreprises, nos salariés… et l’ensemble du territoire économique ne souffrent ! ». (1)
Il est donc normal de voir le Président de la CCI Jean-Luc Heimburger vanter les bienfaits du Grand Contournement Ouest, raconter à qui veut bien l’écouter qu’il fera sauter les bouchons, baisser la pollution atmosphérique sur la ville et ses alentours et même faire de sacrées « économies liées aux dépenses engendrées par les accidents » (!).(1)

Rien d’étonnant non plus qu’un vice président de la CCI, Georges Lingenheld, se fende d’une tribune dans les DNA en mai 2014, pour enfoncer le clou et pour défendre les intérêts supra-économiques que représente le GCO. Après tout, les élus consulaires des CCI sont là pour ça : booster les bénéfices des entreprises, faire du chiffre, quel qu’en soit le prix.

Alors parlons économie et gros sous puisque la santé publique, les terres agricoles ravagées aux portes d’une métropole, l’air pollué, les animaux en voie d’extinction et les bouchons toujours pas sautés, ne représentent que peu d’intérêts au final pour ces gens là.

Le contrat de concession du GCO oblige Arcos (concessionnaire du GCO) à confier 30% du chantier a des entreprises non estampillées Vinci. Il y en a pour 150 millions d’euros.
Une bonne nouvelle pour l’économie locale et les professionnels de travaux publics du Bas-Rhin. De l’emploi, des taxes qui rentrent, que des vertus en fait…

… Seulement, seulement, le Président de la CCI, Jean-Luc Heimburger est également Président d’une société de location de matériel de travaux publics. La société SML Location qui affiche sur son site internet qu’elle est « partenaire Alsacien depuis plus de 40 ans pour la rentabilité de tous vos chantiers ! » Un des promoteurs véhément du GCO, élu consulaire, est donc en capacité de participer à ce chantier juteux. On appelle ça comment ? Ne serait-ce que sur le plan moral ?

Bon, la morale et le business ne font souvent pas bon ménage.

Alors quand on se souvient que Georges Lingenheld, vive-président de la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin, est à la tête d’une grosse entreprise de… travaux publics, on ne se trompe plus beaucoup en pensant que des conflits d’intérêts sont possibles. Son entreprise est d’ailleurs déjà intervenue sur la base vie d’Arcos et donc sur le pré-chantier du GCO. Un vice-président de la CCI actif pour le GCO qui a donc publié une « très sincère » tribune dans les DNA en mai 2014 soutenant (avec son nez qui s’allongeait en même temps), la construction de l’autoroute de la honte pour des raisons essentiellement économiques et affirmant, sans rire, que « le GCO ne sera pas un couloir de transit » . On ne se refait pas !

Ces comportements cupides sous couvert de projets d’intérêts publics sont inacceptables. La cause commune ne l’emporte toujours pas aux yeux de ces élus consulaires dont les positions favorables au GCO sont suivies par nombres d’élus de l’Eurométropole, de droite comme de gauche… Ils ne partagent pas les mêmes raisons mais cela revient au même au final.

De vieilles pratiques que l’on pensait révolues, ont toujours cours aujourd’hui. Des méthodes dignes des républiques bananières, rien d’autre. Le tout aux dépens des populations locales qui subiront le bruit et la pollution produites par des milliers de camions qui s’engouffreront dans le couloir à bas coût que représente le GCO, s’il se réalise. Une autoroute low cost (par rapport au tarif de la LKW-Maut) qui attirera d’énormes part du trafic des poids lourds remontant du Sud de l’Europe pour se rendre au Nord et inversement. Une belle aubaine pour Vinci qui, recon-naissant, sera bien entendu disposé à lâcher 150 millions d’euros aux entreprises qui auront collaboré magnifiquement au succès de ce projet d’un autre temps…
A défaut de GCO, puisqu’il ne verra pas le jour, ces entreprises pourront se consoler avec la reconversion de l’A35 en boulevard urbain ou avec la VLIO (voie de liaison intercommunale ouest).

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