Pouvoir de nuisance
Lundi 26 mars, peu après 8h, une vigie sur le chemin du travail nous signale la présence de trois véhicules de gendarmerie à proximité du verger, sur les hauteurs de Kolbsheim, au niveau du lieu-dit Am Wasserturn, proche de la D114. Une présence des forces de l’ordre de plus en plus fréquente.
Ce matin-là, des agents de Fondasol, prestataire pour le compte d’Arcos/Vinci, en charge des sondages géotechniques, se sont une nouvelle fois approchés de la ZAD.
Retour sur la mobilisation…
En milieu de mâtinée, des zadistes, aidés progressivement par des villageois et militants anti-GCO, ont bloqué l’installation d’un chantier de forages – voir le fil info du 26/03. Parmi les gendarmes présents, des éléments du PSIG avec qui nous avions subi des violences il y a un plus de deux semaines de cela lors d’une autre tentative de chantier aux abords de la ZAD. Malgré leur présence, la trentaine d’opposants ont réussi à empêcher le chantier de se déployer. Vers 11 h, pour des raisons de sécurité (la foreuse était restée sur le camion), les ouvriers de Fondasol ont eu ordre de remballer le matériel et de retirer les grilles qu’ils avaient commencé à installer. Officiellement, la machine était en panne, a-t-on appris le lendemain dans les DNA. Cela nous a bien fait rire. Dans la réalité, c’est notre mobilisation qui a contrecarré le bon déroulement des opérations… Ni plus, ni moins… Sauf que Vinci ne peut pas l’avouer publiquement. Donner du crédit aux opposants n’est pas dans leur habitude… ah ah !
Nouvelle victoire… de courte durée.
Pour nous, pas le temps de savourer notre petite victoire dans ce jeu d’usure débuté en septembre 2016 par la première confrontation sur le terrain avec Vinci (cf blocage d’un forage illégal à… Kolbsheim). Non loin de la zone d’ action, un autre chantier de forages avait eu le temps de se mettre en place. Un chantier en pleine zone de protection stricte du grand hamster. Alsace Nature, informée de la situation, a fait savoir qu’Arcos avait les autorisations préfectorales pour agir, l’arrêté l’autorisant à travailler en zone de protection jusqu’au 1er avril… Quel beau poisson ! O.o 😉
Depuis, une surveillance a été mise en place…
Tant que les chantiers préparatoires ne sont pas irréversibles, nous pouvons en tolérer la présence tout en gardant notre pouvoir de nuisance. Ralentir autant se peut sur le terrain, c’est permettre aussi aux recours juridiques d’avancer, d’autant qu’ils sont pour l’heure pas suspensif.
Quels enseignements pouvons-nous tirer des événements de ce lundi ?
Nous savons que nos détracteurs, pro-GCO et personnes bien-pensantes, s’agacent de voir des opposants continuer la lutte. Pour preuve, l’arrachage et le vol de nombreuses banderoles au coeur du Kochersberg, autour des communes sur Pfulgriesheim, survenus tout récemment. Avec le feu vert politique donné par l’État à Vinci lors de la prorogation de la Déclaration d’utilité publique (DUP) le 23 janvier dernier, ils aimeraient les voir rentrer chez eux. Seulement, ils oublient que ce n’est pas parce que c’est signé, que c’est plié. Aujourd’hui, quoique puissent dire les porteurs du projet, rien ne leur garantis d’avoir l’autorisation finale. Et quand bien même ils l’obtiennent, tous les recours juridiques et européens ne sont pas épuisés. La bataille n’est pas évidente, mais nous restons DÉ-TERRE-MINÉS.
La confrontation qui a eu lieu lundi 26 mars, comme d’autres ces dernières semaines, agace Vinci et montre notre pouvoir nuisance, bien connu sur d’autres lieux de lutte, un mal nécessaire face à l’obstination d’élus convaincus d’avoir raison là où l’évidence environnementale démontre le contraire.
Ainsi, nous appelons toujours et encore, toutes les personnes qui nous suivent et nous soutiennent, à nous rejoindre. Se mobiliser a du sens. La zad grandie, se renforce, plus nombreux nous serons, meilleur nous pourrons nous défendre et… agir !
Nous invitons également, à participer massivement à l’enquête publique dans le cadre de la loi sur l’eau sur le volet environnemental du projet, du 4 avril au 11 mai.